Jean-Emile Edouard Serre est né le 21 janvier 1896 à Saint Saturnin dans le Cantal où ses parents étaient instituteurs et ses grands-parents propriétaires agricoles. Rien ne le prédisposait à devenir un des maillons importants de l’histoire de l’aviation. De constitution plutôt faible, il dira « je suis auvergnat, pas très grand, pas très gros mais solide ». C’est un très bon élève qui sera pensionnaire pendant six ans au lycée Emile Duclaux où la discipline est très stricte.
Il n’hésite pas à s’engager dans la guerre de 1914-1918 au 53ème Régiment d’Artillerie. Attiré par l’aviation, il devient pilote et observateur pendant trois ans. A la fin de la guerre, il a 22 ans et reprend ses études. Il est reçu à Polytechnique en 1922 puis entre à l’Ecole supérieure d’électricité où il se spécialise dans la radiotélégraphie des avions. Professeur à Versailles, il publie le premier manuel de radioélectricité en poursuivant ses recherches en laboratoire. Il devient Ingénieur en électricité du corps de l’aéronautique en 1926. Ses tables goniométriques sont utilisées partout pour les lignes aériennes et pour développer et appliquer ses recherches, il décide de revenir à l’aviation.
Le 15 mars 1928, il entre à la Compagnie Générale Aéropostale comme pilote mais c’est surtout le scientifique que l’on attend. Il va mettre au point toute l’organisation radiotéléphonique unique au monde à toutes les escales de la Ligne jusqu’à Valparaiso à l’extrême sud de l’Amérique. Pour la protection des avions transatlantiques, des stations sont créées à Porto Praya, aux Iles du Cap Vert, ainsi que dans l’ile de Fernando de Noronha au large de la côte brésilienne.
Peu de temps après sa venue à l’Aéropostale, alors qu’il effectuait un voyage d’inspection en direction de Dakar, l’avion dans lequel il avait pris place et qui était piloté par Marcel Reine est contraint d’atterrir le 20 juin 1928 à la suite d’une panne moteur dans la zone insoumise du Sahara espagnol de Rio del Oro, entre Cap Juby et Port Etienne. Les deux pilotes sont faits prisonniers par les Maures et endurent une captivité de 117 jours avant d’être libérés contre une forte rançon.
Suite à la liquidation judiciaire de la compagnie Générale Aéropostale en 1931 dont les actions ont été rachetées par la nouvelle compagnie Air France, Edouard Serre assure l’intérim de la direction technique. Le Directeur du matériel de cette compagnie Monsieur BALAZUC ayant trouvé la mort dans l’accident de l’avion Dewoitine « Emeraude » le 15 janvier 1934, Edouard Serre est appelé à lui succéder dans la tâche délicate de coordonner les services de compagnies aériennes et d’établir des rapports harmonieux entre les méthodes qu’apportaient chacune d’elles.
Membre de la SFIO et de la Ligue des Droits de l’Homme, il se rapproche en 1940 du réseau de la résistance. La maladie l’emporte le 5 mars 1942 à Aurillac où il avait choisi de se revenir auprès de sa mère. Sa mère créera un prix de mathématiques au nom de son fils qui n’est plus décerné depuis longtemps.
Edouard Serre a été honoré par de nombreuses médailles dont la croix de guerre 1914-1918, la croix du combattant, la médaille de Verdun, et reçu l’ordre de chevalier de la légion d’honneur.
Aucun enfant ne naîtra de son union avec Jeanne Voir qu’il avait épousée en 1928. Les tombes de la famille vouées à l’abandon sont restaurées par la commune de Naucelles qui en assure désormais l’entretien. Une plaque commémorative « Espace Edouard Serre » a été posée également à l’arrière du Lycée où il a effectué ses études et son nom a été par ailleurs attribué à un lotissement.

