Camille Jousse est né le 12 avril 1887 à Morigny-Champigny près d’Etampes. Il débute sa carrière comme Mécanicien dans la Marine Nationale où il s’engage à l’âge de 18 ans. Il y reste cinq années avant de travailler dans l’Aviation Civile à partir de 1911. Il est engagé par la Société des avions Henry et Maurice Farman comme mécanicien monteur d’avions des deux constructeurs français.

Lors de la première guerre Mondiale, il entre dans l’aéronautique militaire en qualité de mitrailleur-bombardier comme adjudant mécanicien dans trois escadrilles F25, V25, F221. Il passe ensuite sur les hydravions avec l’aviation maritime lors de la campagne de Salonique. Il est blessé à 2 reprises, le 4 août 1916 au cours d’un bombardement de nuit des usines de Rumbach (Rhénanie-Palatinat) et le 1 er août 1917 au retour d’une reconnaissance sur Fismes (Marne). Ses exploits lui permettent d’obtenir la croix de guerre, la médaille militaire avec citation.
Après l’armistice de 1918, Camille Jousse reprend son métier de mécanicien navigant sur les avions Farman et participe à l’aventure des toutes premières lignes aériennes. Il obtient son brevet de transport public n°M.001 en 1921.

En 1919, il effectue le Raid Paris-Dakar sur Farman avec les pilotes Bossoutrot et Coupet et devra réparer une fuite d’huile du moteur en plein vol entre Mogador et Cap Juby. De 1919 à 1921, il est détaché par la maison Farman comme Chef mécanicien navigant pour l’établissement de lignes aériennes à l’Ile de Cuba avec le pilote directeur Lucien Coupet (son beau-frère).

En 1922, il est embauché aux Usines de la société Latécoère à Toulouse. En 1923, il participe au Grand Prix des avions de transport qui consiste à effectuer un parcours aérien de 2500 km dont les étapes : Paris-Lille-Paris-Pau-Paris-Metz-Paris.

De 1923 à 1925, il participe aux essais en vol et à la mise au point des avions prototypes Farman et présentation en Espagne.
En 1925-1926, il effectue le voyage Paris-Téhéran avec le Capitaine pilote Maurice Challe sur un avion Breguet avec le moteur Farman.

De 1925 à 1928, il concours à la préparation des raids et records à la société Hispano-Suiza:
-Paris-Omsk (Sibérie) avec les pilotes F. Dordilly et L. Ginier
-Paris-Assouan (Egypte) avec les pilotes D. Costes et R. de Vitrolles
-Paris-Djask (Iran) avec D. Costes et J. Rigniot
-Paris-Tobolsk (Russie) avec D. Costes et J. Rigniot.

En 1929, il participe au raid Paris-Saigon avec les pilotes Paillard, Le brix. Il est blessé lors de l’atterrissage forcé en Birmanie.
Entre 1931 et 1933, il s’occupe du montage, de l’aménagement et de la mise au point de l’avion Couzinet « Arc en Ciel » et effectue un vol avec Jean Mermoz.

De 1935 à 1938, il est chef de base à Gao (Mali) pour Air Afrique.
De 1938 à 1943, il travaille aux Ateliers de Réparation de l’Armée de l’Air à Bordeaux Mérignac.

Quand la seconde guerre mondiale éclate, il s’engage dans la résistance et rejoint le F.F.C réseau Mithridate et participe à l’organisation du passage de pilotes et mécaniciens en Angleterre. Le 21 novembre 1943, il est arrêté par la Gestapo et envoyé en camp de concentration en janvier 1944. Il est tué par les gardes SS le 21 avril 1945 lors de l’évacuation forcée du camp de Buchenwald complètement épuisé par la marche forcée et ne pouvant plus marcher (d’après son camarade Louis Cavailles).

Il a été promu Chevalier de la Légion d’Honneur, et obtenu 5 citations dont une à l’ordre de l’escadre et quatre à l’ordre de l’armée, communiqué officiel pour le 100 ème bombardement.

MECANICIEN NAVIGANT [1887-1945]

© Musée Air-France