Fils d’agriculteur de Lavernose, près de Muret, le jeune Marius admirait son cousin Edmond LASSALLE, pilote chez LATECOERE.

Celui-ci mourra à 26 ans, brûlé dans son avion au Sénégal. Aussi Marius décide de devenir mécanicien. Il réussit très bien et quand Monsieur DAURAT l’embauche, il est le plus jeune mécanicien de la Ligne.

Un an plus tard, en 1929, il est nommé chez mécano et il est très fier de gagner deux fois plus que son instituteur, lui qui a quitté la communale à 12 ans.

Quelquefois, des pilotes épuisés préfèrent se poser en campagne en simulant une panne plutôt que de risquer l’accident. Mais DAURAT ne l’admet pas et exige que la pièce défectueuse lui soit envoyée avec le rapport de panne. Aussi le malicieux Marius a toujours quelques pièces cassées dans sa boîte à outils.

Chef mécanicien à l’escale de Barcelone, il se trouve confronté à la guerre civile. Au début, le terrain était considéré tacitement par les belligérants comme bénéficiant d’une sorte d’extraterritorialité. Les familles y furent regroupées. La venue des bombardiers Potez 54 de l’Escadrille « Espana » commandée par André MALRAUX, pour lequel Marius FABRE n’avait pas beaucoup de sympathie, changea la donne. Il assista au tournage du film « Espoir » tiré du roman de MALRAUX. Les combats se rapprochant, le terrain fut bombardé et il échappa de peu à la mort. Il organisa le rapatriement du personnel et des familles.

Il appartenait sans conteste à cette aristocratie ouvrière de l’aviation. Il venait fréquemment au Grand Balcon et ne se faisait jamais prier pour raconter avec sa faconde et sa bonne humeur, l’épopée de la Ligne dont il était l’un des derniers acteurs vivants.

Voici un témoignage de Marius FABRE datant des années 80 dans une vidéo de l’INA. Le personnage est à la fois drôle et émouvant dans son discours.

Ses mémoires sont précieuses.

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