Marcel Moré est né à Montréjeau (Haute Garonne) le 2 février 1903. Après le décès de son père en 1926 et deux ans de lycée, il va devoir gagner sa vie. Il entre comme apprenti à l’école de mécanique Latécoère le 5 septembre 1918 jusqu’en 1923. Il acquiert ainsi l’expérience pratique et irremplaçable de tout ce qui constitue un avion, du moteur au train d’atterrissage en passant par la voilure.
Il devient mécanicien d’avion et sera remarqué par Didier Daurat. Une fois son service militaire effectué, il est embauché à la société des Avions Latécoère pour participer à la création de la« Ligne ». Didier Daurat l’envoie à Alicante pour installer un atelier moteur en automne 1925. Il est chef mécanicien à 22 ans.
Par son sérieux et sa compétence, il ne tarde pas à forcer l’estime et le respect de tous. Rappelé à Toulouse début 1927 pour suivre un stage sur moteur Renault, il devient mécanicien d’atelier puis de piste. En novembre 1927 il est affecté en Amérique du Sud comme mécanicien navigant faisant généralement équipe avec le pilote Henri Rozès. Puis il sera chef d’aéroplace à Pelotas de janvier 1928 à 1931. En 1933 il est chef mécanicien à Bahia. Il revient en France en 1934 suite à un grave accident d’avion où son épouse a gardé de nombreuses séquelles.
Après un stage sur les nouveaux avions d’Air-France, il devient Chef d’escale à Bordeaux-Mérignac sur la ligne Paris-Madrid.
En 1937, Il est promu Contrôleur Principal de la Direction du matériel en collaboration avec le Bureau Veritas, poste important car il fallait un œil de spécialiste hautement qualifié pour contrôler la parfaite qualité des pièces présentées.
Les années 1941-1942 furent difficiles et quand le Gouvernement de Vichy signifia à Marcel Moré que l’on avait besoin de ses talents en Allemagne, il préféra démissionner sans solde et survivre avecde faux papiers dans l’exploitation forestière d’un de ses amis. Il retrouve son poste de Contrôleur Principal après la guerre et sa première mission est d’aller en Italie chercher 3 DC 3 (Dakotas) abimés qui méritent d’être réparés. A son retour, il complète son poste de Contrôleur principal de fabrication par celui des essais en vol. Cette mission conditionne l’obtention d’un certificat de navigabilité d’un nouvel avion.
Il prend sa retraite en 1963 et reçoit en 1975 une invitation « pour venir tester le dernier produit de l’industrie aéronautique, l’appareil franco-britannique Concorde ».
Il écrira un livre sur sa vie passionnante parmi tous les héros et les bataillons d’anonymes sans lesquels la Ligne n’aurait pas existé dont le titre est : « j’ai vécu l’épopée de l’aéropostale »
Il décède le 6 janvier 1993.







